NPA 69
  • Non à la répression policière à Sciences Po Lyon

    31 mai 2024

    Appel d’universitaires de Sciences Po Lyon, paru le 6 mai sur Mediapart :

    "Universitaires de Sciences Po Lyon, nous exprimons notre profonde indignation face à l’évacuation de l’amphithéâtre Pacaut par la police. Les images de nos étudiant·es aligné·es contre un mur et contrôlé·es par les forces de l’ordre sont choquantes. Nous ne saurions rester silencieux·ses devant la répression policière d’un mouvement étudiant et tenons à maintenir vivante une idée de l’Université comme sanctuaire dédié à la diffusion du savoir et à l’exercice de la discussion collective.

    Nous, universitaires de Sciences Po Lyon, tenons à exprimer notre profonde indignation face à l’évacuation de l’amphithéâtre Pacaut par la police ce vendredi 3 mai. Les images de nos étudiant·es aligné·es contre un mur et contrôlé·es par les forces de l’ordre sont choquantes. Elles nous rappellent s’il était besoin le sens des franchises universitaires. Cette évacuation a eu lieu alors qu’aucun signe de trouble à l’ordre public ne se manifestait et après une nuit d’occupation sans incident. Nous dénonçons avec force la répression et la criminalisation des mouvements sociaux.

    Nous sommes solidaires de nos étudiant·es ainsi traité·es alors qu’ils et elles protestent pacifiquement contre des massacres de civil·es et se soulèvent pour le respect des droits humains les plus élémentaires. Quelles que soient nos divergences d’opinion et d’analyse sur la guerre en Palestine et en Israël, nous sommes uni·es pour condamner ce climat délétère où il semble aussi inaudible de condamner les massacres du Hamas et ceux perpétrés par l’armée israélienne. L’indispensable solidarité vis-à-vis des victimes gazaouies n’empêche en rien notre réprobation sans ambiguïté de toute forme d’antisémitisme.

    Nos établissements sont des espaces de dialogue, de débat et de diffusion de la connaissance. Autoriser la force publique à pénétrer dans l’enceinte d’une université ne saurait être envisagé qu’en dernier recours, en cas de trouble grave ou d’atteinte à la sécurité des personnes. Nous ne saurions rester silencieux et silencieuses devant la répression policière d’un mouvement étudiant d’envergure mondiale et tenons à maintenir vivante une certaine idée de l’Université comme sanctuaire dédié à la diffusion du savoir et à l’exercice de la discussion collective. Un sanctuaire non pas fermé mais ouvert sur le monde qui souffre au contact de ses soubresauts et forme des esprits critiques, libres et engagés."

    Lyon, le 6 mai 2024.

    Premiers signataires :

    Lahouari Addi, Fanny Amiel, Julien Barroche, Jérôme Blanc, Gregory Bligh, Amélie Blom, Thiago Braga da Silva, Marry Chebbah, Maya Collombon, Daniel Coronel Crespo, Clément Coste, Philippe Corcuff, Stéphane Corcuff, Charlotte Dolez, Laurent Douzou, Grégory Dufaud, Chloé Gaboriaux, Sandrine Garcia, Isabelle Garcin-Marrou, Nina Haddad-Beauvallet, Aisling Healy, Carl Holland, Julio Huaco Rosas, Coralie Immelé, Dorna Javan, Emmanuel Jousse, Agnès Labrousse, Catherine Lacaze, Loïck Legreneur, Gwenola Le Naour, Simon Lévu, Rémy Madinier, Lilian Mathieu, Harold Mazoyer, Manuel Milet-Anselmo, Aurore Portet, Marion Pulce, Jean- Michel Rampon, Cécile Robert, Haoues Seniguer, Théo Sabadel, Samadia Sadouni, Nicolas Sigoillot, Bertrand Silvestre, Jean Solchany, Nicolas Subileau, Aubin Tantot, Laurent Thiong-Kay, Christian Velud.