NPA 69
  • Rassemblement vendredi 1er novembre pour Gaza et le Liban à 19h aux Terreaux

    30 octobre 2024

    à l’appel du Collectif 69 de soutien au peuple palestinien
    "Rassemblons nous pour une veillée aux bougies ce vendredi 1 novembre 2024 à Lyon 19h place des Terreaux :
    Pour le cessez-le-feu immédiat et permanent tant à Gaza qu’au Liban
    L’Arrêt des bombardements et des déplacements forcés de la population !
    L’arrêt de la livraison d’armes à Israël et de la coopération Europe/Israël.
    La Protection du peuple palestinien à Gaza et en Cisjordanie !
    Des sanctions contre l’État génocidaire !
    Nous refusons l’accueil du terroriste Smotrich en France le 13 novembre,
    Nous refusons l’accueil de l’équipe de foot nationale israélienne au stade de France le 14 novembre !

    merci d’apporter une ou des bougies si cela vous est possible"

    Stopper le projet « Grand Israël »

    un article de l’hebdo l’Anticapitaliste qui paraît demain, abonnez-vous !

    Est-ce le début de la fin de l’impunité israélienne ? Plus de 1 000 IsraélienNEs et Franco-IsraélienNEs ont signé une tribune demandant l’arrêt de tout accord de coopération et « toute sanction possible afin d’obtenir un cessez-le-feu immédiat […] et durable »1. Est-ce le signe d’un délitement du consensus actuel, au sein d’Israël, sur la guerre menée à Gaza et les autres fronts, qui laisserait entrevoir un arrêt du génocide ?

    Les rédacteurices en doutent elleux-mêmes : « Hélas, la majorité des Israéliens soutient la poursuite de la guerre. Ainsi, un changement venant de l’intérieur semble, à l’heure actuelle, impossible »2. Le soutien à Netanyahou reste en effet massif, malgré l’abandon des otages et les pertes militaires. La société israélienne s’est largement droitisée au cours des trente dernières années et le « sionisme d’extrême droite » incarné par la coalition au pouvoir est largement majoritaire. Netanyahou a ainsi pu saisir la fenêtre d’opportunité qu’a représenté le 7 octobre 2023 — ce « 11 septembre israélien » selon ses mots — pour mettre en œuvre le projet de « Grand Israël » incluant Gaza et la Cisjordanie.
    Israël, toujours le gendarme des États-Unis dans la région

    Qui peut stopper l’impunité israélienne ? Sûrement pas les États. Qu’ils soient impérialistes, au premier rang desquels les États-Unis et la Grande-Bretagne, ou les voisins directs d’Israël, leur soutien alimente l’impunité de l’État d’Israël. Le projet de « Grand Israël » n’est certes pas l’option majoritaire parmi les dirigeantEs démocrates. Ceux-ci sont attachés aux accords d’Oslo et à sa solution à « deux États ». Mais, dans cet objectif, les États-Unis soutiennent l’élimination du Hamas à Gaza et l’affaiblissement de tout élément de résistance à l’occupation israélienne (dont le Hezbollah). Car l’État d’Israël est une pièce maîtresse du dispositif impérialiste états­unien dans la région. Tant pour la question de l’accès aux ressources que pour le maintien de son hégémonie face à la Chine et à la Russie.

    Du côté des pays arabes on ne voit pas non plus ce qui pourrait faire obstacle à l’impunité israélienne. Avec la fin du nationalisme arabe et la conversion des pays de la région à l’agenda néolibéral, la défense des PalestinienNEs n’est même plus un élément de rhétorique anti-impérialiste de façade. Le soutien à la Palestine est désormais un obstacle à cette insertion qui suppose une coopération avec les États-Unis et donc une « normalisation » des relations avec l’État d’Israël. Et rappelons que, par exemple, 80 % du financement de l’armée ­égyptienne provient des États-Unis.

    Les antiracismes au cœur du mouvement de solidarité

    Le rôle du mouvement international de solidarité est donc clé. Et la question du racisme est un des défis pour sa massification. En effet, en faisant d’un État d’apartheid aux multiples lois racistes la pointe avancée de la « civilisation » dans une région de « barbarie » et en mettant en avant son supposé « droit à se défendre » les soutiens d’Israël s’appuient sur et alimentent un « double racisme ». D’abord, un racisme anti-arabe et islamophobe qui prend la forme d’une animalisation des PalestinienNEs et conduit à les soustraire du reste de l’humanité. C’est, par ailleurs, le même racisme qui rend « tuables » les jeunes descendantEs de l’immigration post­coloniale lors de contrôles policiers ici. Puis, un antisémitisme qui essentialise les juifs et juives en les assimilant à l’État d’Israël et en réduisant leur identité à la défense de cet État. En endossant l’agenda sioniste sur l’impossibilité d’une commune existence des juifs et juives avec les populations des différents pays dans lesquels iels vivent, les soutiens de l’État d’Israël dénient et reconduisent l’antisémitisme historique au sein des classes dirigeantes occidentales (de Balfour à Darmanin, par exemple). Déni qui permet à un parti fondé par d’anciens nazis de défiler en défense des juifs et des juives en France. Ces différentes dimensions d’un antiracisme à construire doivent faire partie du combat idéologique mené par le mouvement de solidarité.

    1.
    « Citoyens israéliens, nous appelons à une pression internationale pour qu’Israël cesse le massacre », Libération, 18 octobre 2024.
    2.
    Idem.