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Plus de 600 PalestinienNEs tuéEs ces 15 derniers jours au nord de Gaza avec le ciblage systématique des écoles et des hôpitaux, intensification des bombardements au Liban, préparation de l’ouverture d’un front contre l’Iran… La guerre totale de l’État d’Israël continue en toute impunité.
Ce sont les tirs délibérés contre des soldats de la Finul, force de l’ONU déployée dans le sud du Liban, qui ont fait réagir ses alliés. Au centre d’une nouvelle « passe d’armes » entre Macron et Netanyahou : la place qu’aurait occupée, ou pas, l’ONU dans la création de l’État d’Israël.
Une impunité qui vient de loin
Netanyahou répondait ainsi à Macron : « Ce n’est pas la résolution de l’ONU qui a établi l’État d’Israël, mais plutôt la victoire obtenue dans la guerre d’indépendance avec le sang de combattants héroïques ». Pour peu que l’on inverse les causalités, les sionistes font parfois preuve d’une sincérité confondante. L’État d’Israël naît bien de la guerre, celle faite aux PalestinienNEs.
Elle prend son caractère de nettoyage ethnique dès 1939 avec la répression d’une Intifada populaire déclenchée trois ans plus tôt. De 1936 à 1939, les PalestinienNEs tentent en effet de résister à la colonisation, d’abord par une grève générale de six mois puis par un soulèvement militaire. En 1939, 10 % des hommes palestiniens sont tués, blessés ou emprisonnés.
C’est en novembre 1947 que la fameuse résolution 181 est adoptée par l’ONU. Elle entérine la colonisation et prévoit le partage de la Palestine en un État juif (54 %) et un État arabe (46 %) avec Jérusalem comme zone internationale. Elle doit entrer en vigueur entre août et octobre 1948. Dès avril 1948 l’armée du futur État génocidaire commence à expulser les PalestinienNEs de plusieurs villes. Le 15 mai 1948, Israël proclame son indépendance, déclenche une guerre contre les pays arabes et provoque l’expulsion de 400 000 PalestinienNEs supplémentaires : c’est la Nakba. À l’armistice de 1949, Israël contrôle près de 80 % de la Palestine, plus de 700 000 PalestinienNEs sont réfugiéEs et 80 % de la population a été expulsée et expropriée.
Encore et toujours en finir avec la résistance
Comme le dit Bezalel Smotrich, actuel ministre des Finances, Ben Gourion « n’a pas fini le travail en 1948 ». Ce projet se heurte à la résistance des PalestinienNEs. Les différents soutiens de l’État d’Israël le comprennent bien, eux qui se sont félicités de la mort de Yahya Sinwar, dirigeant du Hamas, et se sont hypocritement saisis de cet assassinat pour appeler à un cessez-le-feu. Mais, avec l’illusion que la résistance palestinienne soit vaincue et la question palestinienne réglée, c’est bien une intensification du génocide et de la guerre totale qui s’annonce. En toute impunité encore une fois…
Car en avançant dans son projet de Grand Israël, l’État d’apartheid est en train de réaliser le projet d’un « Nouveau Moyen-Orient » sous hégémonie étatsunienne. Après un an de génocide et en étendant la guerre, Israël a plus fait que des décennies de tentatives de « normalisation » que les États-Unis n’avaient pas réussi à obtenir…
Mettre fin à l’impunité de l’État d’Israël ne peut venir que de la mobilisation internationale. Elle doit se renforcer et porter plus haut son niveau d’organisation pour faire pression sur les soutiens d’Israël, exiger des sanctions et gagner un cessez-le-feu et le droit des PalestinienNEs à vivre sur leurs terres.